Janvier 2011
Bonjour à tous!
Voici la première chronique depuis que j'ai commencé le voyage. Hier c'était un jour très spécial, jour où les ateliers du projet Hay Madrid ont commencé. Maintenant le projet est dans une autre phase et il reste encore beaucoup à faire.
Le voyage en Mauritanie a duré sept jours. On était cinq personnes dont trois participent au projet; Ana (Fund CEAR, Peinture), Sainza (Activités manuelles) et moi. Ça a été un peu "court", nous avons parcouru beaucoup de kilomètres par jour. Le trajet dans la partie Nord a été plus relâché que celui du Sud du Maroc. La fourgonnette s'est très bien conduite, à part un petit problème que nous avons eu avec le moteur au démarrage entre Tan-Tan et Tan-Tan plage…. Elle a été superbe et elle allait bien chargée comme vous pouvez le voir sur les photos.
Ce premier mois, on a beaucoup travaillé avec tous les partenaires de Nouadhibou (le club, le Conseil municipal, l'orphelinat, l'eau, la banque, etc.).
Le club sportif et culturel Hay Madrid a commencé les activités programmées avec un taux de présence élevé ce qui nous a débordé un peu. Le projet pilote Hay Madrid entreprend une nouvelle étape; le développement du projet. Arriver à ce point ça nous a coûté beaucoup de travail et d’effort de la part de toutes les personnes qui d'une manière ou l'autre, ont été impliquées et y impliquent leur énergie, la logistique, les préparatifs, le financement, la différence de langue, celle de la culture, les gens qui aident avec une chose, avec l'autre…. Et le résultat se trouve exprimé dans toute la documentation que je vous envoie. Elle est abondante, pour celui qui a peu de temps, mais gratifiante pour tous ceux qui la liront.
Nous comptons sur l'appui de la mairie qui, d’ailleurs, nous félicite pour la construction de l'orphelinat. Nous avons eu des réunions entre le club et AxA pour préparer et organiser le travail. Des gens anonymes nous aident avec la langue, consacrant leur temps pour assister à ces réunions, l'un d'eux est Fadel un Mauritanien de bonne famille et un grand pêcheur ayant vécu aux Canaries.
Nous avons eu des réunions avec la Fondation CEAR, où une collaboration directe entre les deux organisations s’est concrétisée. Trois coopérants de CEAR dirigent des activités. L'une des plus importantes, c'est celle que Laura Santos, coordinatrice de CEAR à Nouadhibou, dirige. Il s’agit de la création d’un groupe de personnes qui seront préparées pour « la formation de projet et d'évaluation », c’est là où se trouve l'âme de ce projet. Nous voulons les former dans une dynamique où le groupe se consolide comme tel, que les participants de ce groupe soient effectifs et sachent développer les outils qu'ils possèdent avec créativité et autonomie. Une partie très importante étant le financement, nous prétendons qu’ils apprennent à en faire usage. Ils choisiront eux-mêmes quatre activités (une par mois) qu’ils devront réaliser pendant une journée. Pour cela, ils compteront sur un budget minimum qui diminuera au fur et à mesure qu'ils avancent dans leurs activités. Première activité : 20000 UM. Deuxième activité : 15000 UM. Ils devront apprendre à gérer ces fonds et donner des réponses aux autres membres du groupe. On leur demandera une facture pour tout et ils devront les présenter au groupe. La formation qu’on prétend atteindre avec eux est essentielle pour que les activités qu’ils ont commencées hier et qui ont servi à apporter le petit grain de sable au développement depuis la culture, l'éducation et le loisir, continuent d'être une réalité avec plus de propositions pour le jour de demain. Les fonds destinés à la formation de ce groupe sont apportés par la fondation CEAR, parce que ces activités sont liées à la convention que CEAR réalise en Mauritanie.
Nous avons aussi reçu des dons en Mauritanie, comme celle d'un policier National destiné à Nouadhibou et qui a fait offert 250 €, du monsieur des photocopies qui nous baisse le prix après avoir vu les annonces des activités, du vendeur de bois qui nous baisse aussi le prix après avoir vu ce que nous faisons.
Sainza est la volontaire qui est venue de l'Espagne, elle dirige l'atelier d’activités manuelles qui a beaucoup de succès. Elle paye elle-même tous les frais de son voyage et de son séjour, la seule chose qu’elle ne paie pas c’est la maison. Elle s’est faite une petite chambre dans le salon, en la séparant avec des tissus qu'elle a achetés au marché, elle a décoré la maison et sa présence est bienvenue. Elle y met beaucoup d'énergie et ça lui plaît. Je pense à l'idée d’avoir plus de volontaires comme elle. Ici, dans la maison, on me dit qu’il n’y a pas de problème, mais ce n'est qu’une idée car maintenant on ne peut plus entrer dans ce projet. On n’a pas de temps.
Avec le Conseil municipal, les choses vont bien, mis à part le fait que depuis une semaine j’essaie d’aller chercher une lettre et chaque fois que j’y vais, la personne qui s’en occupe n’est pas là, pour une raison ou une autre. Pendant la visite au centre de développement, j’ai été guidé et accompagné par M. Hansa qui est le responsable municipal du centre, tel qu’on me l’a dit lors de la réunion que j'ai eue avec M. Sala (le Maire) et le Directeur des Affaires Sociales. M. Hansa, très aimable, m'a montré tout le pôle et m'a dit que nous pouvions utiliser tout ce que nous voulions, mais bien sûr il a aussi profité pour me dire tout ce que nous pourrions arranger dans le centre, par exemple les clôtures, les murs, le nettoyage et le déplacement du sable du champ de football, les portes cassées… Moi, avec mon niveau élémentaire de français, je lui ai dit: « … Peu à peu ». Aujourd'hui j’irai chercher de nouveau la lettre et j’irai me présenter au Hakem.
À l'égard de l'eau pour le verger, nous ne pouvons pas avancer. Je vais tirer les ficelles une fois commencé les ateliers. Le verger est bien soigné, sain et donne ses fruits abondamment, on a récolté une betterave et un concombre, Hamet a beaucoup d'envie de planter les arbres que j'ai apportés de l'Espagne. Il a décidé lui-même de remettre toute la production du verger à l'Orphelinat et Aichetou l'administre pour la consommation ou la vente du reste.
L’Orphelinat et la NAD ont de nouvelles idées et de nouveaux projets, je les vois très animés. Ils ont changé des choses dans la maison, la grande table est dans la chambre que j'ai aménagée pour donner des cours et au fond le meuble où ils rangent les assiettes et les couverts. Le premier jour où je suis entré, les enfants se sont assis à table pour déjeuner. Il y a toujours les mêmes enfants qui étaient quand j’étais parti ; mais il y en a six de plus, tous des petits noirs et aux âges différentes (ils doivent avoir entre 5 et 12 ans environ). Ils veulent aussi utiliser la machine à laver pour laver des vêtements des gens et avoir ainsi plus de revenus, profitant que la zone est en train de se peupler et qu’ils voient que maintenant il se peut qu’il y ait de l’électricité. Depuis que je suis arrivé, j’y vais déjeuner le vendredi. Aichetou m'a demandé de lui apporter des feuilles d'inscription aux activités parce qu'elle voudrait que les enfants aillent aux ateliers. Mais maintenant, je ne sais pas comment le faire, parce qu’il n’y a plus de places disponibles et je ne peux pas ouvrir plus d'ateliers, parce que je serais débordé et je déborderais nos bénéficiaires, les garçons du Club. Aichetou m’a demandé de vous envoyer ses salutations et de vous dire qu’elle vous porte dans son cœur.
Je vous écrirai encore plus de chroniques au fur et à mesure que le temps passe et je vous raconterai plus de choses; par exemple, je vous dirai qui sont les membres de Hay Madrid, comment vont les formalités de l’association, qui sont les moniteurs volontaires travaillant dans le projet, comment les ateliers fonctionnent et qui sont les enfants participants.
Je vous embrasse tous bien fort. Sachez que la photo du jour où vous avez officiellement approuvé le projet, je l'ai mise dans la chambre et je la montre aux gens qui viennent. Ils se tordent de rire en se disant probablement: … « C’est vachement classe, ceux-là! ».
Gros bisous à vous tous.
Sergio García Polo
Coordinateur de “Amigos Unidos por África” en Mauritanie
Visitez la galerie de photos Projet pilote "Hay Madrid"
Voici la première chronique depuis que j'ai commencé le voyage. Hier c'était un jour très spécial, jour où les ateliers du projet Hay Madrid ont commencé. Maintenant le projet est dans une autre phase et il reste encore beaucoup à faire.
Le voyage en Mauritanie a duré sept jours. On était cinq personnes dont trois participent au projet; Ana (Fund CEAR, Peinture), Sainza (Activités manuelles) et moi. Ça a été un peu "court", nous avons parcouru beaucoup de kilomètres par jour. Le trajet dans la partie Nord a été plus relâché que celui du Sud du Maroc. La fourgonnette s'est très bien conduite, à part un petit problème que nous avons eu avec le moteur au démarrage entre Tan-Tan et Tan-Tan plage…. Elle a été superbe et elle allait bien chargée comme vous pouvez le voir sur les photos.
Ce premier mois, on a beaucoup travaillé avec tous les partenaires de Nouadhibou (le club, le Conseil municipal, l'orphelinat, l'eau, la banque, etc.).
Le club sportif et culturel Hay Madrid a commencé les activités programmées avec un taux de présence élevé ce qui nous a débordé un peu. Le projet pilote Hay Madrid entreprend une nouvelle étape; le développement du projet. Arriver à ce point ça nous a coûté beaucoup de travail et d’effort de la part de toutes les personnes qui d'une manière ou l'autre, ont été impliquées et y impliquent leur énergie, la logistique, les préparatifs, le financement, la différence de langue, celle de la culture, les gens qui aident avec une chose, avec l'autre…. Et le résultat se trouve exprimé dans toute la documentation que je vous envoie. Elle est abondante, pour celui qui a peu de temps, mais gratifiante pour tous ceux qui la liront.
Nous comptons sur l'appui de la mairie qui, d’ailleurs, nous félicite pour la construction de l'orphelinat. Nous avons eu des réunions entre le club et AxA pour préparer et organiser le travail. Des gens anonymes nous aident avec la langue, consacrant leur temps pour assister à ces réunions, l'un d'eux est Fadel un Mauritanien de bonne famille et un grand pêcheur ayant vécu aux Canaries.
Nous avons eu des réunions avec la Fondation CEAR, où une collaboration directe entre les deux organisations s’est concrétisée. Trois coopérants de CEAR dirigent des activités. L'une des plus importantes, c'est celle que Laura Santos, coordinatrice de CEAR à Nouadhibou, dirige. Il s’agit de la création d’un groupe de personnes qui seront préparées pour « la formation de projet et d'évaluation », c’est là où se trouve l'âme de ce projet. Nous voulons les former dans une dynamique où le groupe se consolide comme tel, que les participants de ce groupe soient effectifs et sachent développer les outils qu'ils possèdent avec créativité et autonomie. Une partie très importante étant le financement, nous prétendons qu’ils apprennent à en faire usage. Ils choisiront eux-mêmes quatre activités (une par mois) qu’ils devront réaliser pendant une journée. Pour cela, ils compteront sur un budget minimum qui diminuera au fur et à mesure qu'ils avancent dans leurs activités. Première activité : 20000 UM. Deuxième activité : 15000 UM. Ils devront apprendre à gérer ces fonds et donner des réponses aux autres membres du groupe. On leur demandera une facture pour tout et ils devront les présenter au groupe. La formation qu’on prétend atteindre avec eux est essentielle pour que les activités qu’ils ont commencées hier et qui ont servi à apporter le petit grain de sable au développement depuis la culture, l'éducation et le loisir, continuent d'être une réalité avec plus de propositions pour le jour de demain. Les fonds destinés à la formation de ce groupe sont apportés par la fondation CEAR, parce que ces activités sont liées à la convention que CEAR réalise en Mauritanie.
Nous avons aussi reçu des dons en Mauritanie, comme celle d'un policier National destiné à Nouadhibou et qui a fait offert 250 €, du monsieur des photocopies qui nous baisse le prix après avoir vu les annonces des activités, du vendeur de bois qui nous baisse aussi le prix après avoir vu ce que nous faisons.
Sainza est la volontaire qui est venue de l'Espagne, elle dirige l'atelier d’activités manuelles qui a beaucoup de succès. Elle paye elle-même tous les frais de son voyage et de son séjour, la seule chose qu’elle ne paie pas c’est la maison. Elle s’est faite une petite chambre dans le salon, en la séparant avec des tissus qu'elle a achetés au marché, elle a décoré la maison et sa présence est bienvenue. Elle y met beaucoup d'énergie et ça lui plaît. Je pense à l'idée d’avoir plus de volontaires comme elle. Ici, dans la maison, on me dit qu’il n’y a pas de problème, mais ce n'est qu’une idée car maintenant on ne peut plus entrer dans ce projet. On n’a pas de temps.
Avec le Conseil municipal, les choses vont bien, mis à part le fait que depuis une semaine j’essaie d’aller chercher une lettre et chaque fois que j’y vais, la personne qui s’en occupe n’est pas là, pour une raison ou une autre. Pendant la visite au centre de développement, j’ai été guidé et accompagné par M. Hansa qui est le responsable municipal du centre, tel qu’on me l’a dit lors de la réunion que j'ai eue avec M. Sala (le Maire) et le Directeur des Affaires Sociales. M. Hansa, très aimable, m'a montré tout le pôle et m'a dit que nous pouvions utiliser tout ce que nous voulions, mais bien sûr il a aussi profité pour me dire tout ce que nous pourrions arranger dans le centre, par exemple les clôtures, les murs, le nettoyage et le déplacement du sable du champ de football, les portes cassées… Moi, avec mon niveau élémentaire de français, je lui ai dit: « … Peu à peu ». Aujourd'hui j’irai chercher de nouveau la lettre et j’irai me présenter au Hakem.
À l'égard de l'eau pour le verger, nous ne pouvons pas avancer. Je vais tirer les ficelles une fois commencé les ateliers. Le verger est bien soigné, sain et donne ses fruits abondamment, on a récolté une betterave et un concombre, Hamet a beaucoup d'envie de planter les arbres que j'ai apportés de l'Espagne. Il a décidé lui-même de remettre toute la production du verger à l'Orphelinat et Aichetou l'administre pour la consommation ou la vente du reste.
L’Orphelinat et la NAD ont de nouvelles idées et de nouveaux projets, je les vois très animés. Ils ont changé des choses dans la maison, la grande table est dans la chambre que j'ai aménagée pour donner des cours et au fond le meuble où ils rangent les assiettes et les couverts. Le premier jour où je suis entré, les enfants se sont assis à table pour déjeuner. Il y a toujours les mêmes enfants qui étaient quand j’étais parti ; mais il y en a six de plus, tous des petits noirs et aux âges différentes (ils doivent avoir entre 5 et 12 ans environ). Ils veulent aussi utiliser la machine à laver pour laver des vêtements des gens et avoir ainsi plus de revenus, profitant que la zone est en train de se peupler et qu’ils voient que maintenant il se peut qu’il y ait de l’électricité. Depuis que je suis arrivé, j’y vais déjeuner le vendredi. Aichetou m'a demandé de lui apporter des feuilles d'inscription aux activités parce qu'elle voudrait que les enfants aillent aux ateliers. Mais maintenant, je ne sais pas comment le faire, parce qu’il n’y a plus de places disponibles et je ne peux pas ouvrir plus d'ateliers, parce que je serais débordé et je déborderais nos bénéficiaires, les garçons du Club. Aichetou m’a demandé de vous envoyer ses salutations et de vous dire qu’elle vous porte dans son cœur.
Je vous écrirai encore plus de chroniques au fur et à mesure que le temps passe et je vous raconterai plus de choses; par exemple, je vous dirai qui sont les membres de Hay Madrid, comment vont les formalités de l’association, qui sont les moniteurs volontaires travaillant dans le projet, comment les ateliers fonctionnent et qui sont les enfants participants.
Je vous embrasse tous bien fort. Sachez que la photo du jour où vous avez officiellement approuvé le projet, je l'ai mise dans la chambre et je la montre aux gens qui viennent. Ils se tordent de rire en se disant probablement: … « C’est vachement classe, ceux-là! ».
Gros bisous à vous tous.
Sergio García Polo
Coordinateur de “Amigos Unidos por África” en Mauritanie
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